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RAISON D'ETRE DE L'OBSERVATOIRE

PROPOS INTRODUCTIF

Le Syndicat mixte du Schéma de cohérence territoriale du Grand Rovaltain (SCoT) a fait le choix d’inscrire le développement du territoire dans une dynamique de transition écologique et d’innovation technologique et sociale.

Garant et promoteur d’une politique territoriale de sobriété foncière de haute intensité (-50%), le SCoT a souhaité se doter d’un outil d’évaluation de la santé des sols situés aussi bien à l’intérieur des enveloppes urbaines que des espaces agricoles, forestiers et naturels qui subissent tous, sans exception et à des degrés divers, des pressions anthropiques souvent inconsidérées.

Il peut s’agir de sols imperméabilisés, stabilisés et inertés en raison du bâti, d’un revêtement minéral ou composite, d’un compactage  ou encore de sols de pleine-terre dénaturés sous l’effet d’intrants chimiques à fort impact biologiques où d’usages privatifs d’apports organiques ou minéraux adaptés à leurs besoins.

Aussi, le syndicat a-t-il décidé en 2015, à l’occasion de l’Année de la Terre (Nations Unies), la création d’un Observatoire des impacts de l’artificialisation des sols  en vue de disposer d’un outil de suivi territorial sur le long terme de la multifonctionnalité des sols.

A la manière d’un FabLab territorial, l’Observatoire se veut collaboratif et intégrateur d’expertises territoriales, urbanistiques, économiques et scientifiques au service d’un objectif partagé : la préservation et la restauration durable des services écosystémiques rendus par les sols.

Le choix a été fait par notre syndicat en 2017 de s’appuyer sur un double savoir-faire :

  • Celui de la Fondation de Coopération Scientifique ROVALTAIN à laquelle nous avons confié  l’animation du volet scientifique de la première campagne de mesure conduite par l’Observatoire dans le cadre du Contrat Vert et Bleu de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (2017-2021) ;
  • Celui du Conseil scientifique composé d’éminents spécialistes fortement investis dans la promotion d’une science ouverte sur la société au service des transitions.

Le syndicat a également pris le parti de s’appuyer sur l’expertise pédagogique de deux établissements publics d’enseignement et de formation professionnelle agricole du territoire étroitement liés aux Chambres d’Agriculture, les lycées d’excellence du Valentin (EPLEFPA) de Bourg-lès-Valence et Terre d’Horizon de Romans.

Que nos partenaires soient ici chaleureusement remerciés au nom de notre territoire pour leurs contributions au bien-public du Grand Rovaltain.

Cette première campagne (2017-2021) a permis d’ancrer notre démarche d’expertise territoriale dans le domaine des impacts sol. Nous la poursuivrons, l’élargirons et l’amplifierons dans le cadre de la démarche ZAN instituée par la loi climat et résilience adoptée en août 2021.

Nous l’étendrons en particulier aux sols des enveloppes urbaines, des friches et jachères ainsi qu’aux sols des futures aires de compensation de l’artificialisation situées en zone naturelles, agricoles et forestières actuellement dégradées en vue de la restauration de leurs pleines fonctionnalités écosystémiques.

Il est à préciser à ce sujet que notre syndicat et son observatoire ROVALTERRA participent au programme de recherche l’ADEME dédié à « Planifier et Aménager, face au Changement climatique, la Transition des Territoires ».

 

Lionel BRARD- Président du SCoT
Jean-Louis BONNET - Vice-président délégué au contrat vert et bleu, biodiversité et cycle de l'eau

ENJEUX TERRITORIAUX JUSTIFIANT UN SUIVI SCIENTIFIQUE LOCAL DE DE LA SANTE DES SOLS ET DE LEURS MULTIFONCTIONNALITES

Les sols constituent un maillon central dans la régulation des grands cycles globaux de l’eau, de l’air, du carbone ou de l’azote. Ils sont au cœur de grands enjeux planétaires comme la sécurité alimentaire, le changement climatique, la disponibilité en eau de qualité ou la biodiversité.

Les sols constituent une ressource naturelle et une richesse vivante qui évolue de manière perpétuelle sous l'action des facteurs naturels et des activités humaines (urbanisation et aménagement des territoires, pratiques agricoles et industrielles, pollutions accidentelles...).

Ces évolutions peuvent être préjudiciables au maintien de leurs qualités. Elles sont le résultat de processus longs et cumulatifs, difficilement détectables et dont certains sont parfois irréversibles à l'échelle des temps historiques. Il s'avère par conséquent nécessaire de détecter de façon précoce et sans compromission les signes des dégradations et leurs évolutions dans le temps, à l'aide de programmes d'observation et de suivi de la qualité des sols.

Pour protéger et exploiter au mieux les sols, il est donc essentiel de disposer d’une connaissance objective de leur santé. La santé d’un sol a été définie par la FAO comme étant : « La capacité du sol à fonctionner comme un système vivant. Les sols en bonne santé maintiennent en leur sein une diversité d'organismes qui contribuent à combattre les maladies des plantes, les insectes et les adventices, s'associent de façon bénéfique et symbiotique aux racines, recyclent les nutriments végétaux essentiels, améliorent la structure du sol et, partant, la rétention des eaux et des nutriments, le tout contribuant à améliorer la production végétale ».

Cette notion de santé des sols ne peut être évaluée ni dans l’absolu, ni par un critère unique. Elle ne peut s’apprécier que par rapport aux fonctions et aux services écosystémiques qui en sont attendus. Parmi ces services, la production massive de biomasse, d’aliments ou de substances biosourcées est la plus évidente. Mais en tant qu’interface vivante et dynamique interagissant avec les autres milieux environnementaux, les sols participent aussi à la régulation du grand cycle de l’eau : rétention et stockage des eaux pluviales notamment au niveau des zones humides et milieux aquatiques, réduction de la vitesse d’écoulement, recharge des nappes et cours d’eau. Les sols vivants sont un élément clé de la préservation des ressources en eau tant en termes de qualité que de quantité.

Ils abritent « en interne » un immense réservoir de biodiversité, permettent le recyclage des matières organiques, la séquestration du carbone en compensant une partie des émissions de CO2 vers l’atmosphère.

Ils sont par ailleurs le support de couverts végétaux ligneux et non ligneux  sans lesquelles l’essentiel de la biodiversité disparaitrait purement et simplement.

MISSIONS DE L'OBSERVATOIRE

  • Animer et fédérer les actions menées sur le territoire du Grand Rovaltain et la Région Auvergne-Rhône-Alpes en matière d’étude de la santé des sols, de lutte contre leur artificialisation totale ou partielle en vue de garantir la durabilité des services écosystémiques et économiques qu’ils rendent.
  • Etudier sur le long terme la relation entre différents types d’usages des sols artificialisés ou non (urbains et périurbains, industriels, agricoles, forestiers, naturels) et la qualité des services écosystémiques qui peuvent en être attendus dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de ses effets via la séquestration à long terme du carbone dans le sol.
  • Faciliter et promouvoir l’échange gagnant-gagnant entre les collectivités, les chambres consulaires, les ONG, les entreprises et acteurs du monde de l’industrie, de l’agriculture et des services, les aménageurs publics et privés, les enseignants et les experts scientifiques afin de faire « percoler » les connaissances scientifiques dans le monde économique et social, et inversement de faire remonter les connaissances des utilisateurs du sol (agriculteurs, urbanistes, aménageurs, collectivité, entreprises, particuliers) vers la recherche académique.

PRODUCTIONS DE L'OBSERVATOIRE

Ressources sur la santé des sols

Observatoire Adonis de Solagro

L'observatoire Adonis propose une carte sur l'utilisation des pesticides à l'échelle communale en 2020 et 2021. 

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Effets des produits phytopharmaceutiques sur la biodiversité et les services écosystémiques

Conclusions de l’expertise scientifique menée par l’Ifremer et l’Inrae sur les effets des produits phytopharmaceutiques sur la biodiversité et les services écosystémiques.

L’étude présente l’étendue des milieux concernés par la contamination par les produits phytopharmaceutiques :  au plus près des lieux où ils sont le plus utilisés, mais également sur des zones très éloignées comme par exemple les grands fonds marins.

Elle insiste sur la fragilisation marquée de la biodiversité (déclin de population, effets en cascade sur la biocénose,...) et des services écosystémiques (dégradation de la matière organique, pollinisation, …)  dans les espaces soumis à pression par les produits phytopharmaceutiques.

Les leviers mobilisables pour réduire les impacts et la vulnérabilité des milieux :contrainte réglementaire, modalités d’applications et types de produits, aménagement paysagers ,…. sont également présentés.

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