JOUER SA PROPRE PARTITION

Le Grand Rovaltain Drôme-Ardèche est un territoire neuf, imaginé par l’Etat et les collectivités locales à la fin des années 2000 pour servir de cadre à un futur schéma de cohérence territoriale. Un document de planification stratégique à visée à la fois opérationnelle et prospective dans le domaine de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire et du développement. Aussi, l’ADN du Grand Rovaltain n’est pas celui d’un territoire contraint par le poids d’héritages venus du passé mais plutôt celui d’un territoire en marche qui se pense et se construit en mode projet. Né d’une intuition politique, le choix du Grand Rovaltain s’est vite révélé judicieux tant il fait sens et cohérence au plan géographique, économique, sociologique et écologique.

 Un sens et une cohérence qui tiennent à la combinaison de plusieurs atouts clé :

 son poids démographique (315.000 habitants) et économique ;

  • sa superficie (1640 km2) et sa maille territoriale à la fois dense et aérée, caractéristique d’un mix particulièrement réussi de centralités urbaines, villes, villages et campagnes ;
  • sa situation géographique de tête de pont du Rhône médian à la croisée de l’arc alpin et du sillon rhodanien ;
  • le fait qu’il remplisse de facto bon nombre de fonctions métropolitaines, sans pour autant supporter les inconvénients de la massification métropolitaine ;
  • son fonctionnement en mode projet.

 Fort de ses atouts, le Grand Rovaltain est devenu légitime pour traiter toute une série d’enjeux sociétaux de premier plan : développement des cœurs de ville et des centralités urbaines, maîtrise des mobilités, optimisation des zones d’activité économique, dynamisation des relations ville-campagne, préservation du foncier agricole et naturel, densité et répartition de l’habitat, formes urbaines, défense des continuités écologiques, …

UNE FAB-LAB TERRITORIALE

A l’heure où le fait métropolitain s’impose à l’échelle mondiale et européenne sur le terrain de la croissance économique, de l’emploi, des mobilités, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, de la culture, de la santé, le Grand Rovaltain doit jouer sa propre partition.

 Les territoires comme le nôtre bénéficient d’atouts clé au diapason des attentes d’une majorité de français : qualité de l’environnement de vie, services de proximité, immobilier plus abordable, développement économique, création d’emploi…

 Pris en sandwich entre les 4 pôles métropolitains de Lyon-Saint Etienne, Grenoble-Chambéry, Annecy-Genève et Aix-Marseille, notre territoire a su briser le plafond de verre qui pèse sur bon nombre de territoires intermédiaires et périphériques. Il ne s’est pas contenté de rester dans l’entre deux, ni Lyon ni Grenoble. Il a su occuper la place qui lui revient dans le concert des pôles métropolitains régionaux en y jouant sa propre partition de métropole verte de taille humaine.

Un pôle quasi métropolitain qui articule harmonieusement trois centralités urbaines connectées, une économie dynamique, des espaces agricoles performants et de vastes territoires de nature conservée. Une forme de new-métropole qui conjugue aménités urbaines et aménités campagne, fonctions métropolitaines et fonctions écosystémiques.

 La transition alimentaire offre à sa nouvelle agriculture, son secteur bio (production et transformation), sa viticulture, sa recherche agronomique et agroécologique, ses industries agroalimentaires fleurissantes de vraies opportunités de croissance durable à l’échelle aussi bien régionale qu’internationale. La notoriété de ses marques et appellations dans ce domaine en atteste.

 Pour poursuivre sur sa lancée, le territoire doit encore renforcer son identité en prenant appui sur ses aménités environnementales, l’attractivité de ses villes-centre, l’harmonie de son tissu mix ville-campagne, la diversité de ses secteurs économiques d’excellence.

 Le florilège des marques du Grand Rovaltain témoigne de la vigueur économique du territoire et de sa diversification. Sa résilience économique reste forte, ses entreprises et collectivités ayant su forger au fil des décennies une économie locale robuste et renouvelée qui résiste mieux aux crises que celles de bon nombre de territoires non métropolitains. Mais il faut aussi garder raison, la compétition entre les régions est intense comme l’est la compétition entre espaces métropolitains et non métropolitains.

 Aussi, le Grand Rovaltain doit-il avoir faim de notoriété, de croissance verte, de digitalisation tout en continuant à surfer avec agilité sur la vague des transitions numériques, énergétiques, alimentaires. Les dynamiques de transition, souvent disruptives, sont de nature à favoriser le développement d’un territoire comme le nôtre où le capital espace, facteur à la fois d’aménités environnementales, de bien vivre et de création de valeur, est géré avec une intelligence à la fois paysanne et entrepreneuriale.

 Gageons que le Grand Rovaltain continuera à fonctionner comme une startup territoriale agile et imaginative, comme une plateforme territoriale 4.0 productrice de sens et d’avenir.

Lionel BRARD
Président du SCoT Grand Rovaltain Drôme-Ardèche

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